Réunis autour de Jaurès: texte MH Jestin

31 juillet 2008

Réunis autour de Jaurès

Il y a 94 ans, un 31 juillet, à 20 h 30, Jaurès était assassiné au café du Croissant, rue Montmartre à Paris par Raoul Villain, un étudiant Rémois de 24 ans.

Pourquoi vouloir 94 ans après se souvenir de la pensée de Jaurès, de ce qu'il a dit dans ses nombreux discours, de ce qu'il a écrit notamment dans le journal qu'il a fondé en 1904, "L'humanité"?

La première raison est que Jean Jaurès a payé de sa vie son aspiration à la paix, à la justice, au progrès et à l'internationalisme. 94 ans après, il nous laisse un testament en forme de conseil lapidaire: restez intraitables sur le principe de liberté et ne construisez rien sans morale.

" Le premier des droits de l'homme, c'est la liberté individuelle, la liberté de la propriété, la liberté de la pensée, la liberté du travail"

Pour Jaurès, la classe élue n'a pas d'autre mission que de réconcilier le peuple et la Nation, de briser le cercle de l'exploitation et de l'inégalité, de remettre la liberté en usage pour tous. Chacun de nous a le devoir de garder ceci en mémoire et de le rappeler lorsque les acteurs politiques perdent de vue les objectifs fondamentaux de l'organisation de le vie en société.

"Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation consciente du risque. Dirige celui qui risque ce que les dirigés ne veulent pas risquer. Est respecté celui qui, volontairement, accomplit pour les autres les actes difficiles ou dangereux. Est un chef celui qui procure aux autres la sécurité, en prenant pour soi les dangers."

Relire Jaurès peut nous aider à présent et demain pour développer notre sens critique, pour sonder les difficultés de tous ceux qui craignent pour leur emploi, pour leurs enfants, pour leur santé et pour retrouver l'entêtement de Jaurès quand il martelait que

" Le courage, c'est de comprendre sa propre vie… Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille… Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel"

Jaurès est mort en pensant que sa détermination permettrait  de conjurer la guerre. Ses dernières lignes, parues dans l'Humanité du 31 juillet 1914 méritent d'être rappelées ce soir :

" Ce qui importe avant tout, c'est la continuité de l'action, c'est le perpétuel éveil de la pensée et de la conscience ouvrières. Là est la vraie sauvegarde. Là est la garantie de l'avenir".

C'est encore lui qui nous dit:

" Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir"